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Les soins de suite et de réadaptation (SSR) interviennent lorsqu’une pathologie ou une sortie d’hospitalisation demande un suivi médical. Ils sont réalisés dans une unité spécialisée indépendante ou intégrée à un établissement de santé. Prescrits par le médecin, ces soins visent à restaurer l’autonomie du patient pour faciliter son retour au domicile. Qui peut y prétendre ? Quels sont les soins prodigués ? Pour quelles prises en charge médicale et financière ? Zoom sur cette offre en plein développement.
Qui est concerné ?
Les SSR sont destinés aux personnes nécessitant un suivi médical dû à une pathologie (récente ou chronique), une opération chirurgicale ou un accident.
L’admission en SSR n’est proposée que si la prise en charge médicale :
• est limitée dans le temps,
• vise le retour à l’autonomie,
• permet la réintégration du patient à son domicile après les soins.
À titre d’exemple, l’entrée en SSR peut s’envisager après un AVC (accident vasculaire cérébral) ou la pose d’une prothèse. Le médecin peut aussi la demander pour lutter contre la dépendance d’une personne âgée souffrant de plusieurs maladies ou de maladies dégénératives, comme la maladie d’Alzheimer par exemple.
En SSR, l’âge moyen des patients est de 66 ans. Toutefois, les femmes sont en moyenne plus âgées (69 ans) que les hommes (62 ans). Parmi les personnes admises, la moitié a au moins 70 ans et 54 % sont des femmes[1]. |
Pour quelle prise en charge médicale ?
Visant en premier lieu la restauration de l’autonomie du patient, les SSR peuvent être prodigués de différentes manières. C’est le médecin prescripteur qui choisit le mode d’admission correspondant le mieux à la problématique du patient.
Une réadaptation physique et psychologique personnalisée
Un bilan médico-social aide à définir pour chaque patient un programme adapté.
Ce dernier doit permettre :
• la poursuite du traitement curatif ou des soins palliatifs,
• la rééducation de la fonction, de l’organe ou du membre atteint,
• un retour à l’autonomie du patient par une adaptation à ses nouvelles conditions de vie,
• l’implication du patient et de son entourage dans les mesures de prévention grâce à une information sur la pathologie ou le traumatisme concerné,
• la préparation à la sortie en accompagnant la réinsertion (familiale, sociale, scolaire ou professionnelle).
Cette prise en charge globale est assurée par une équipe pluridisciplinaire de soignants (médecins généralistes, spécialistes, personnel médical et paramédical).
Des modes d’admission différents
Un patient peut intégrer un service de SSR après un séjour hospitalier ou directement sur prescription de son médecin traitant.
Les SSR peuvent être réalisés en hospitalisation complète (au moins un hébergement de nuit) ou partielle (12 heures maximum). Dans le cas d’une hospitalisation partielle, les soins sont dispensés en journée, la nuit ou sous forme de séances.
Les SSR peuvent également être prodigués dans le cadre d’une hospitalisation à domicile (HAD). Le patient n’a alors pas besoin de se rendre dans une unité de SSR, les soins sont réalisés chez lui.
La pathologie, le degré d’autonomie, l’environnement familial, l’isolement géographique du patient guident le médecin dans son choix du mode d’admission.
En 2019, la durée moyenne d’hospitalisation en SSR était de 34,7 journées complètes[2]. Seulement 12 % des séjours en SSR étaient réalisés en hospitalisation partielle[3]. |
Dans quels établissements ?
Des unités de petite taille
Les unités de SSR appartiennent à des établissements du secteur public (hôpitaux) ou du secteur privé non lucratif[4]. Elles peuvent aussi être présentes dans des établissements du secteur lucratif (cliniques privées).
Ces unités sont souvent de petite taille : 65 lits et places en moyenne[5]. À titre de comparaison, les établissements de santé disposent en moyenne de 156 lits et places[6].
L’ouverture d’une unité de SSR est soumise à certaines conditions précisées par le code de la santé publique[7]. Elle nécessite l’autorisation préalable de l’agence régionale de santé (ARS).
Des centres polyvalents ou spécialisés
Les centres de SSR, publics ou privés, sont généralement conventionnés et agréés par la Sécurité sociale et les complémentaires santé.
Certaines unités de SSR accueillent les patients quelle que soit l’affection dont ils souffrent.
D’autres centres traitent une problématique spécifique : le système cardio-vasculaire, l’appareil respiratoire, les lésions traumatiques (empoisonnement, grands brûlés)…
Ils peuvent également être spécialisés dans la lutte contre la perte d’autonomie des personnes âgées (troubles moteurs, chutes, maladies dégénératives).
Une fois le diagnostic posé, le médecin oriente son patient vers le centre adapté à sa situation.
En 2019, 1 834 établissements[8] avaient une activité de soins de suite et de réadaptation (en France métropolitaine et dans les départements et régions d’outre-mer (DROM)). Près de la moitié appartenait au secteur public. Sur la totalité des unités de SSR répertoriées, une centaine était dédiée aux enfants et aux adolescents (SSR pédiatriques). |
Quelle prise en charge financière ?
Si la Sécurité sociale accepte la prescription du médecin, 80 % des frais d’hospitalisation sont pris en charge.
Dans certains cas (accident du travail, Complémentaire santé solidaire, pension militaire…), l’Assurance maladie rembourse même la totalité des dépenses.
En règle générale, le patient doit payer :
• le forfait hospitalier (frais d’hébergement et d’entretien) de 20 € par jour[9], non comptabilisé en cas d’hospitalisation à domicile (HAD),
• les 20 % de frais d’hospitalisation (dépenses de soins) restant dus.
La complémentaire santé peut éventuellement régler ce reste à charge et les frais d’options de confort (chambre individuelle, Internet, télévision…). Tout dépend du contrat souscrit.
⊗ Attention !
Si vous intégrez une clinique privée non conventionnée par la Sécurité sociale, vous devrez payer tous les frais. Pour éviter les mauvaises surprises, contactez votre complémentaire santé pour connaître les conditions de remboursement appliquées pour ce type d’établissement.
Le saviez-vous ? Tutélaire propose dans le cadre de son contrat Hospiconfort des garanties optionnelles s’appliquant en cas d’hospitalisation partielle ou complète en SSR. Selon le niveau d’indemnisation choisie, une indemnité journalière de 15 €, 30 € ou 45 € est versée. |
[1] Les établissements de santé, DREES, édition 2021, Fiche 19.
[2] Ibid., Fiche 18.
[3] Ibid.,tableau 1 p. 30.
[4] Ce sont des établissements de santé privés d’intérêt collectif (ESPIC) réalisant des missions de service public.
[5] Ibid.,tableau 2 p. 62.
[6] Ibid.,tableau 1 p. 21.
[7] Code de la santé publique – section 11 – Art. R. 1112-58, R. 6122-25, R. 6123-118 à 126.
[8] Les établissements de santé, DREES, édition 2021, Fiche 18.
[9] Montant au 14/12/2021.