Sommaire :
Et si le plaisir de votre petit café vous protégeait aussi contre la maladie d’Alzheimer ? C’est l’hypothèse d’une équipe de chercheurs de l’Inserm de Lille qui affirment que la caféine pourrait limiter les troubles cognitifs et les pertes de mémoire.
Long ou serré, avec un nuage de lait ou sans sucre, dès le petit-déjeuner ou après un repas… Près de sept Français sur dix boivent du café tous les jours. Rien d’étonnant, donc, que les chercheurs s’intéressent aux vertus thérapeutiques du breuvage noir.
Une étude de l’Inserm de Lille publiée en 2018 et en 2019 dans deux revues scientifiques spécialisées en neurologie s’est notamment penchée sur les effets protecteurs de la caféine contre la maladie d’Alzheimer qui touche près d’1,2 million de personnes en France. Des expérimentations menées sur des souris « montrent que des dérivés chimiques de la caféine bloquent spécifiquement des récepteurs appelés adénosinergique A2A dans notre cerveau, réduisant ainsi les troubles de la mémoire, de la communication neuronale et les dysfonctions de la protéine Tau, impliquée dans la maladie d’Alzheimer », écrit David Blum, directeur de recherche à l’Inserm de Lille et auteur de l’étude.
Trois à quatre tasses par jour
Autrement dit, une consommation régulière et modérée de café pourrait réduire les lésions cérébrales caractéristiques d’Alzheimer. Selon les chercheurs du Nord, les effets de la caféine agiraient à la fois en prévention pour réduire le risque d’apparition de la maladie et pour ralentir l’évolution des symptômes.
Ils estiment que « les effets protecteurs de la caféine seraient optimaux pour des doses correspondant à trois ou quatre tasses* par jour ». Il est préférable tout de même de les boire avant 17h pour éviter les difficultés d’endormissement, et privilégiez un café noir sans sucre, ni lait pour limiter l’apport de glucides et lipides.
Bientôt un médicament à base de caféine ?
Prescrira-t-on un jour un médicament à base de caféine pour lutter contre la maladie d’Alzheimer ? Impossible de le dire pour le moment. « Nous espérons pouvoir définir une stratégie d’essai clinique dans les trois à cinq années à venir et réunir des financements à cette fin », confirme David Blum.
Mais tous les espoirs semblent permis. Des molécules issues de la caféine ont déjà fait l’objet d’essais cliniques pour le traitement de la maladie de Parkinson. Il faudra toutefois peser les bénéfices de la caféine au regard de ses effets négatifs : une étude publiée dans la revue médicale Frontiers in Pharmacology a montré que la caféine peut aussi aggraver « les symptômes neuropsychiatriques des souris atteintes de la maladie d’Alzheimer ».
* Soit 400 mg de caféine par jour. Cela correspond à quatre tasses de café filtre ou sept expressos.
Sources :
« Lutter contre Alzheimer avec une tasse à café », David Blum, The conversation, juillet 2018
« Café et santé, tout sur les multiples vertus de ce breuvage », Astrid Nehlig.
Cet article en synthèse . Des chercheurs de l’Inserm de Lille ont démontré les effets protecteurs de la caféine pour prévenir le risque d’apparition de la maladie d’Alzheimer et ralentir l’évolution des symptômes. . Avec trois à quatre tasses par jour, la caféine permettrait de limiter les pertes de mémoire. |