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Selon une récente étude scientifique, il serait possible d’éviter ou de réduire de 40 % le nombre de malades Alzheimer et pathologies apparentées grâce à une meilleure hygiène de vie. Une lueur d’espoir qui implique un important travail de prévention dès l’enfance.
Petit rappel : en France, 1,2 million de personnes souffrent de la maladie d’Alzheimer. La maladie continue de progresser avec environ 225 000 nouveaux diagnostiqués chaque année. Si rien ne change, on comptera 1,8 million de malades en 2050. Faute de traitement thérapeutique, l’espoir réside aujourd’hui dans une meilleure hygiène de vie.
En juillet, une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet affirme en effet que quatre cas sur dix de démence incluant Alzheimer pourraient être retardés voire évités. Comment ? En agissant de façon positive sur 12 facteurs associés à un risque accru de développer des symptômes de la maladie.
Elever le niveau d’éducation, corriger une perte d’audition
En se basant sur une simulation mathématique, les chercheurs estiment qu’un meilleur niveau d’éducation permettrait de prévenir 7 % des cas. Entre 45 et 65 ans, corriger les pertes auditives s’attaquerait à 8 % des cas. Et 5 % grâce à l’arrêt du tabac. Parmi les autres facteurs figurent la dépression et l’isolement social (4 %), les traumatismes crâniens (3 %), l’inactivité physique, la pollution de l’air et l’hypertension (2 %), le diabète et la consommation excessive d’alcool et l’obésité (1 %). Seul bémol, cette étude n’intègre pas l’alimentation, un maillon pourtant essentiel dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer.
Dans un article du site Internet du Monde, Philippe Amouyel, professeur de santé publique et directeur général de la Fondation Alzheimer, réagit et explique que « la maladie d’Alzheimer n’est pas une fatalité. Certes, on ne peut en empêcher la survenue. Mais on peut repousser de plusieurs années l’apparition de ses symptômes ». Il rappelle par ailleurs qu’en « décalant de cinq ans les premiers symptômes, on diminuerait de moitié le nombre de malades ».
La prévention dès le plus jeune âge
Il est certes illusoire de penser que nous pourrons agir simultanément sur chacun de ces douze facteurs et atteindre cette réduction spectaculaire de 40 %. Mais il est indéniable qu’une meilleure hygiène de vie et le respect des comportements de santé de base éviteraient chaque année des milliers de nouveaux diagnostics d’Alzheimer.
La prévention doit donc commencer dès le plus jeune âge, et il est impératif de le faire savoir. En mars dernier, la fondation France Alzheimer consacrait par exemple son podcast « 5 minutes pour comprendre », diffusé sur « Alzheimer, la radio », au dispositif pédagogique « My Brain Robbie ». De quoi s’agit-il ? D’un projet éducatif développé pour sensibiliser les enfants de 6 à 12 ans aux habitudes de vie quotidiennes qui permettent de garder un cerveau en bonne santé, dès le plus jeune âge et pour toute la vie (pour écouter le podcast). France Alzheimer a également réalisé d’autres podcasts sur les principes de prévention (pour les découvrir).
Autre exemple : la Fondation Vaincre Alzheimer diffuse une brochure baptisée « Alzheimer, une histoire de cerveau » pour informer les 6-12 ans sur la maladie et sa prévention. Dans ce document ludique, ils trouvent des réponses à la question « Comment protéger mon cerveau contre la maladie d’Alzheimer ? ». La Fondation Vaincre Alzheimer anime aussi le site www.alzjunior.org, premier site d’information sur la maladie d’Alzheimer pour les enfants. L’objectif est de sensibiliser les plus jeunes à la maladie et d’offrir aux familles la possibilité d’échanger et de discuter de la maladie sans tabou.
L’éducation pour la santé permet ainsi de promouvoir les bons gestes pour une meilleure hygiène de vie, par exemple grâce aux repères prioritaires « 0-5-30 » (0 fumée de tabac dans l’air que nous respirons / 5 fruits et légumes par jour / 30 minutes d’activité physique par jour).
Sources : www.mybrainrobbie.org / www.francealzheimer.org
Cet article en synthèse . Une meilleure hygiène de vie apparaît aujourd’hui comme le meilleur moyen de lutter contre la maladie d’Alzheimer. . En contrôlant 12 facteurs de risques associés à la maladie, on pourrait éviter ou retarder 40 % des cas d’Alzheimer. . Ainsi une meilleure éducation et traiter les pertes auditives permettraient de réduire respectivement de 7 % et 8 % le nombre de malades. |