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En général, lorsqu’un proche entre en maison de retraite, c’est que sa santé ne lui permet plus de vivre seul et/ou que son conjoint est décédé. Dans ces conditions, auxquelles s’ajoute le sentiment d’isolement, il est difficile d’avoir le moral lorsqu’on réside en établissement. C’est ce que confirme l’enquête CARE-Institutions menée par la DREES et diffusée le 31 janvier 2020 : les résultats nous permettent en effet de dresser un premier bilan de la santé mentale de nos aînés.
Est-ce un mauvais état de santé qui détériore notre humeur ou est-ce la souffrance psychique qui influe sur notre état physique général ? La question mérite d’être posée tant ces deux états se conditionnent et peuvent se stimuler. Diffusés en janvier dernier, les résultats de l’enquête de la CARE et de la DREES(1) nous livrent des débuts de réponse en faisant le constat suivant : l’état psychologique de l’ensemble des résidents d’établissements pour personnes âgées est en moyenne moins bon que celui des personnes âgées de plus de 75 ans vivant à domicile. Cet écart s’explique en partie par le fait que la dégradation de l’état de santé de ces personnes est la cause majeure de leur entrée en établissement.
Le moral des personnes âgées en établissement n’est pas au beau fixe
Ainsi, l’enquête révèle que parmi les seniors de plus de 75 ans, 56 % des résidents en maison de retraite consomment des antidépresseurs contre une personne âgée sur sept vivant à domicile.
L’étude pointe également qu’en institution, ils sont deux fois plus nombreux qu’à la maison à ne pas avoir d’appétit et sept fois plus à manquer de motivation pour des activités quotidiennes. 56 % disent souffrir de lassitude, contre 44 % des personnes vivant chez elles. Il est à noter que les maisons de retraite ne seraient pas responsables de l’état dépressif de leurs résidents. C’est le changement de vie, le plus souvent subi, qui génère une baisse de moral, associé au fait que 91 % des personnes qui entrent en Ehpad y vont en raison d’un mauvais état de santé.
Mauvaise santé et mal-être psychologique
Ainsi, 76 % des résidents en Ehpad ayant un état psychologique dégradé estiment que leur santé est très mauvaise, contre 14 % de ceux qui estiment leur santé très bonne.
L’état psychologique des résidents serait donc largement lié aux raisons de leur entrée en maison de retraite, à savoir l’âge, un état de santé dégradé et le manque de disponibilité des proches. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le niveau de dépendance n’est pas nécessairement la raison de la détresse psychologique, mais plutôt les limitations dans la vie quotidienne.
L’influence des visites sur le bien-être psychologique
Enfin, le sentiment d’isolement, la qualité des relations avec les résidents et avec les aidants, ou encore la capacité à nouer des relations sont aussi bien sûr liés au bien-être psychologique. Mais si la fréquence et la qualité des visites des proches sont importantes pour les résidents, le sentiment d’isolement est plus pertinent que le nombre effectif de visites. En effet, les personnes âgées n’ayant ni famille ni amis ont un score de bien-être plus élevé que celles qui aimeraient que leurs proches leur rendent visite plus souvent.
(1)Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques. Enquête menée en 2016 auprès de 3.300 personnes âgées de plus de 60 ans en Ehpad, EHPA et unités de soins de longue durée (USLD).
Cet article en synthèse . Les résultats de l’enquête de la CARE et de la DREES(1) font le constat suivant : l’état psychologique de l’ensemble des résidents d’établissements pour personnes âgées est en moyenne moins bon que celui des personnes âgées de plus de 75 ans vivant à domicile. . L’Ehpad n’est pas responsable de l’état dépressif de ses résidents. Ce serait plutôt le changement de vie, qui génère une baisse de moral, associé au fait que 91 % des personnes qui entrent en Ehpad y vont en raison d’un mauvais état de santé. . Un état de santé dégradé, un sentiment d’isolement mais aussi des visites considérées comme peu nombreuses, sont autant de facteurs qui vont influer sur le moral de nos proches âgés. |