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Bien que les douleurs augmentent avec le vieillissement du corps, les personnes âgées ou dépendantes ont souvent des difficultés à les exprimer. D’où l’importance pour l’entourage de les repérer pour pouvoir les soulager.
Après 65 ans, le risque de douleurs chroniques est quatre fois plus élevé qu’entre 16 et 25 ans. Se lever, se coucher, monter ou descendre les escaliers, se baisser pour ramasser un objet… Chaque geste de la vie quotidienne peut être une souffrance. Pour autant, ce n’est pas parce qu’on est âgé que l’on doit souffrir.
Distinguer les douleurs
Pour soigner et apaiser, il est nécessaire d’analyser la douleur. Les spécialistes distinguent trois catégories de douleurs en fonction de leur origine :
- La douleur procédurale : elle fait suite aux soins (pansement, ponction, prise de sang).
- La douleur aiguë : liée à un traumatisme, une lésion inflammatoire ou des tissus, elle se manifeste par une tachycardie, des suées, une élévation de la pression artérielle ou encore une anxiété.
- La douleur chronique : elle est induite soit par des douleurs inflammatoires (rhumatismes, pathologies cancéreuses ou artérielles…), soit par une lésion ou une maladie (zona, diabète, accident vasculaire cérébral…), soit par un dysfonctionnement (douleurs musculaires, maux de tête, côlon irritable, vessie douloureuse…).
Évaluer la douleur
Souvent, les personnes âgées ou dépendantes ne s’étendent pas sur leur(s) douleur(s). Par impuissance ou pudeur, elles les supportent en silence craignant qu’un excès de médicalisation ne les prive de leur autonomie(1).
C’est pourquoi des échelles d’évaluation analogique et numérique sont utilisées par les soignants afin de déceler et de mesurer les éventuelles douleurs chez la personne âgée ou dépendante. À l’aide d’un curseur ou de mots simples, elles permettent au patient de préciser le degré de sa douleur.
Comprendre les signaux du corps
Mais il est préférable de ne pas attendre la plainte et questionner votre proche s’il peut s’exprimer. En l’absence de communication verbale, soyez attentif aux signaux envoyés par le corps et aux modifications de comportement. Par exemple, le refus de se lever, de se laver, de manger, une agitation, un repli sur soi, des cris, des pleurs, ou encore des gestes pour protéger certaines parties du corps, sont souvent des signes de douleur. Ces changements de comportement doivent vous alerter.
Procédurale, aiguë ou chronique, la douleur chez la personne âgée ou dépendante doit en effet être traitée rapidement, au risque de s’installer de façon durable.
(1) Etudes et résultats n°566 – Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) – avril 2007.
L’observation comportementale en établissement
En gériatrie, deux échelles d’observation comportementale permettent d’évaluer la douleur chez les personnes âgées présentant des troubles de la communication verbale :
– L’échelle Doloplus®
– L’échelle ECPA (Évaluation Comportementale de la douleur chez la Personne Âgée)
Cet article en synthèse . Plus nous vieillissons, plus les douleurs augmentent. Cependant, les personnes âgées ou dépendantes n’expriment pas toujours leur souffrance. . Il existe trois types de douleurs en fonction de leur origine qu’il est possible de mesurer grâce à des échelles d’évaluation et d’observation utilisées par les soignants . Lorsque le patient ne parle pas, il est important d’être attentif à ses changements de comportement. |