Quand parle-t-on de maltraitance de personne âgée ?
La maltraitance d’une personne âgée consiste en « un acte unique ou répété, ou en l’absence d’intervention appropriée, dans le cadre d’une relation censée être une relation de confiance, qui entraîne des blessures ou une détresse morale pour la personne âgée qui en est victime » (2). Elle recouvre différentes formes de violence et de négligences, associées ou non, qui peuvent être :
- Physiques : coups, blessures, contraintes physiques…
- Morales et psychologiques : injures, violation de la vie privée et des droits fondamentaux, chantage, privation d’affection ou de visites…
- Médicamenteuses : excès de neuroleptiques, absence de traitement adapté,
- Financières : vol, extorsion, héritage forcé.
On distingue également les “maltraitances par inadvertance” (sans intention de nuire, liées à un manque de connaissance ou de formation, à l’épuisement…) des “maltraitances intentionnelles” (avec intention de nuire).
Pourquoi parle-t-on de maltraitance pour les personnes âgées ?
- Souvent isolées, fragiles et souffrant de plusieurs handicaps, les personnes âgées sont particulièrement vulnérables. Les personnes qui les prennent en charge, aidants familiaux ou professionnels, ont parfois du mal à supporter leurs faiblesses.
- Il existe plusieurs facteurs de risque, liés au profil de la victime (grande dépendance avec un handicap physique, aide du même aidant depuis longtemps, incapacité à gérer seule son argent, troubles du comportement, etc.), mais aussi de l’aidant (mal préparé, fragilité psychologique, surcharge morale et affective, problèmes sociaux ou financiers, etc.).
- Dans les établissements également, un personnel mal formé aux soins, surchargé de travail, subissant des dysfonctionnements internes à l’équipe de prise en charge (non-dits, problèmes de gestion de l’institution, etc.) peut favoriser des cas de maltraitance.
Comment savoir si votre proche est concerné ?
Multiforme, souvent insidieuse, la maltraitance envers les personnes âgées est difficile à détecter. Cependant, si votre aîné semble méfiant ou très calme, présente des signes de dépression (apparence négligée, manque d’appétit, d’intérêt, insomnie…), chute de manière répétée, ou a des traces de blessures qu’il ne peut expliquer, vous devez être vigilant. Le comportement de l’aidant peut également vous alerter et indiquer une éventuelle maltraitance de votre proche, notamment s’il le déprécie ou se plaint de son comportement.
Que faire en cas de maltraitance ?
Vous soupçonnez une situation de maltraitance, vous en êtes la victime ou le témoin ? En fonction de l’urgence et de la gravité de la situation, vous avez plusieurs solutions :
- Appelez le 3977, plateforme nationale d’écoute contre la maltraitance. Du lundi au vendredi de 9h à 19h, une personne vous conseillera sur les démarches à entreprendre (service gratuit + prix d’un appel).
- En cas d’urgence (maltraitance grave ou/et danger manifeste), faites un signalement au Procureur et aux services de Police ou de Gendarmerie.
- Si votre proche est en maison de retraite, contactez l’ARS (Agence régionale de santé) et le Conseil départemental ou signalez la situation au directeur de l’établissement.
(1) Organisation mondiale de la santé (OMS).
(2) Ministère des Affaires sociales et de la Santé.
Cet article en synthèse
- Dans le monde, la maltraitance des personnes âgées touche environ 1 personne sur 10 chaque mois.
- La maltraitance englobe plusieurs types de violences (physiques, morales, médicamenteuses, financières) et on distingue la maltraitance par “inadvertance” de la maltraitance “intentionnelle”.
- Face à une situation de maltraitance, appelez le 3977, un numéro national d’écoute et de conseil ou contactez les services de Police.