Le dispositif national Paerpa (personnes âgées en risque de perte d’autonomie) vise à prévenir la dépendance en renforçant la coordination des professionnels de santé de premier recours. Son expérimentation se poursuit jusqu’à la fin 2019.
Expérimenté depuis 2014 dans neuf puis dix-huit territoires pilotes, le Paerpa renforce la coordination entre les professionnels de santé de premier recours. Les objectifs de ce « parcours santé des aînés » sont multiples : prévenir la dépendance, limiter les hospitalisations et mieux préparer le retour à domicile des personnes de plus de 75 ans fragiles et polypathologiques.
En France, six millions de personnes ont plus de 75 ans. À cet âge, le risque de dépendance est multiplié par deux. Les raisons ? Polypathologies, fragilités difficiles à repérer, logement mal adapté, manque d’information sur les aides, cloisonnement des intervenants, etc.
Le “parcours santé des ainés” a mis en place deux outils :
- la coordination territoriale d’appui (CTA) : un guichet et un numéro d’information et d’orientation pour les seniors de plus de 75 ans, leur famille et les professionnels.
- le plan d’action personnalisé de santé : ce document partagé entre le médecin traitant et d’autres professionnels (infirmiers, pharmaciens, kinésithérapeutes) favorise une prise en charge coordonnée. Il y a eu 11 200 plans personnalisés de santé « Paerpa » entre décembre 2014 et juillet 2018.
Au total, 700 000 personnes de plus de 75 ans sont “couvertes” par cette expérimentation.
Deuxième chance
Dans son rapport, l’Irdes (Institut de recherche et de documentation en économie de la santé) estime cependant que « ces résultats invitent à la prudence, et ne doivent pas masquer des effets significatifs dans certains territoires ». Par exemple, la polymédication baisse dans les territoires Paerpa d’Aquitaine et du Nord-Pas-de-Calais. La Lorraine est le seul territoire où le taux de recours aux urgences non suivi d’hospitalisations connaît une évolution favorable.
Le gouvernement donne donc du temps au dispositif. L’expérimentation est prolongée jusqu’à la fin 2019. Deux mesures sont étendues à l’ensemble des territoires pilotes.
La mise à disposition (sous la forme de garde ou d’astreinte) d’une infirmière de nuit sur plusieurs Ehpad. Et un hébergement temporaire en Ehpad pour accompagner une sortie d’hospitalisation ou lorsque l’aidant est hospitalisé.
Après une nouvelle évaluation, le Paerpa sera généralisé… ou abandonné.
En savoir plus :
l’évaluation de l’Irdes.
Cet article en synthèse . À partir de 75 ans, le risque de dépendance est multiplié par deux. . Le Parcours des personnes âgées en risque de perte d’autonomie (Paerpa) vise à prévenir la dépendance des personnes âgées de plus de 75 ans en renforçant la coordination des professionnels de santé de premier recours. . Malgré un bilan mitigé, le gouvernement prolonge l’expérimentation jusqu’à la fin 2019, pour capitaliser sur les effets positifs observés dans certains territoires. |