Bien qu’elle touche 1 200 000 personnes en France, la maladie d’Alzheimer reste une pathologie mystérieuse. Avec 225 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année, la recherche s’attache à en étudier les signes précoces. Les siestes répétées en feraient-elles partie ?
En août 2019, l’Université de Californie (San Francisco) a publié des résultats de recherches dans la revue Alzheimer’s and Dementia. Ses équipes (chercheurs et soignants) ont observé que les patients atteints d’Alzheimer ont tendance à faire plus de siestes et cela bien avant que les pertes de mémoire et autres troubles cognitifs se manifestent.
Ces scientifiques ont découvert que la maladie attaque les régions du cerveau chargées de favoriser l’éveil.
Ces zones seraient les premières victimes de dégénérescence.
Quel lien avec la protéine de Tau ?
La protéine de Tau est l’une des principales causes de l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Elle participe à l’architecture des neurones et à leur stabilité. Lorsqu’elle s’accumule et se transforme anormalement, elle favorise progressivement la dégénérescence neuronale.
Pour les auteurs de l’étude, ces travaux « apportent des preuves irréfutables que les zones du cerveau favorisant l’éveil dégénèrent en raison de l’accumulation de protéine de Tau dès les premiers stades de la maladie. Ce n’est pas seulement un noyau cérébral qui se détériore, mais tout le réseau contribuant à l’état d’éveil. Le cerveau n’a aucun moyen de compenser car toutes ces cellules fonctionnellement liées sont détruites en même temps. Il semble que le réseau qui favorise l’éveil soit particulièrement vulnérable à la maladie d’Alzheimer. »
L’augmentation du nombre de siestes serait ainsi un signe avant-coureur de la maladie. Ces premières recherches vont toutefois être approfondies.
Selon l’OMS, le nombre de malades devrait doubler tous les vingt ans, ce qui porterait le nombre de personnes atteintes par cette pathologie à 115,5 millions dans le monde en 2050.
Cet article en synthèse . Des scientifiques américains ont constaté que la maladie d’Alzheimer attaquait les zones du cerveau chargées de maintenir en éveil. . L’augmentation du nombre de siestes serait ainsi un signe avant-coureur de la maladie. . L’accumulation de protéine de Tau aurait un rôle clé dans la dégénérescence neuronale. |