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Le baluchonnage – rebaptisé relayage – devrait être testé en France dès 2018. Ce dispositif de répit est attendu depuis longtemps par les aidants qui accompagnent au quotidien un proche dépendant (Alzheimer, handicap, etc.).
Les députés en janvier, imités par les sénateurs en mars, ont validé l’expérimentation du baluchonnage (rebaptisé “relayage” pour l’occasion) en France. L’article 29 du projet de loi “pour un Etat au service d’une société de confiance” prévoit en effet de tester ce dispositif de répit pour les aidants familiaux pendant trois ans. La promulgation de la loi est attendu au printemps 2018.
Le baluchonnage, un relais salvateur
Le baluchonnage a été lancé en 1999 par Marie Gendron, infirmière et chercheuse en gérontologie, fondatrice de “Baluchon Alzheimer Québec”. Ce dispositif de répit permet aux aidants des personnes en perte d’autonomie, de partir quelques jours recharger les batteries. Pendant leur absence, la prise en charge du proche dépendant est assurée à domicile, 24 heures sur 24, par des professionnels formés. Pour les personnes dépendantes, cet accompagnement à domicile est moins déstabilisant et leur permet de conserver leurs repères.
Que prévoit la loi ?
En France, seules quelques initiatives s’apparentant au baluchonnage ont vu le jour. La raison ? Le droit du travail français interdit de travailler plus de 12 heures d’affilée. Au Québec, en revanche, le baluchonnage repose sur la présence continue d’un intervenant unique pendant 4 à 14 jours afin d’éviter de perturber le malade.
Face à ce constat, le projet de loi ouvre la voie à un assouplissement du Code du travail. L’expérimentation, planifiée pour une durée de trois ans, prévoit donc que des professionnels formés, volontaires, puissent relayer les aidants familiaux à domicile sur une période de six jours consécutifs au maximum.
En revanche, rien sur un éventuel financement dédié. En France, le coût d’une journée de baluchonnage est pourtant élevé (on estime qu’il varie entre 110 et 620 €). Au Québec, 24 heures de baluchonnage coûtent environ 185 €, avec un reste à charge de 11 € grâce aux aides gouvernementales.
Des aidants surinvestis et éprouvés
En France, près de 11 millions de personnes aident de manière régulière des proches en perte d’autonomie. Pour beaucoup d’entre eux, cet investissement quotidien fragilise leur propre santé. On estime ainsi que les aidants présentent 63% de risques supplémentaires de développer une maladie, notamment liée au surmenage. Pire, ils sont exposés à un risque de surmortalité de 30% par rapport au reste de la population. Un quart des aidants déclarent avoir augmenté leur consommation de médicaments.
Sources : Baromètre des aidants 2017 – Fondation April / Institut BVA
Cet article en synthèse . Lancé au Québec en 1999, le baluchonnage permet aux aidants familiaux de se reposer quelques jours. Pendant leur absence, un professionnel s’occupe de leur proche dépendant 24 heures sur 24, à domicile. . Longtemps freiné par le Code du travail, le baluchonnage – rebaptisé relayage – sera expérimenté en France dans les mois à venir. . Le baluchonnage est une solution de répit attendu par les aidants, dont l’investissement quotidien met en jeu leur propre santé. |