L’horloge biologique des seniors serait-elle différente de celle des personnes jeunes ? C’est ce que confirme une étude américaine(1) : l’analyse des gènes présents dans le cerveau a montré que le rythme circadien évolue avec le vieillissement.
Le rythme circadien, appelé communément l’horloge biologique, régule le fonctionnement du corps humain. Il se définit par l’alternance entre la veille et le sommeil et est d’environ 24 heures. Il peut varier d’un individu à l’autre mais surtout, il se modifie au fur et à mesure que nous vieillissons.
Horloge biologique et génétique
Nous savons, par exemple, que les personnes âgées ont moins besoin de sommeil. Il a également été montré qu’elles ont tendance à mieux exécuter les tâches cognitives complexes le matin, et que notre rythme circadien est régulé par des gènes présents dans les cellules, notamment dans le cerveau. Ainsi, dormir, être attentif, digérer… sont des activités quotidiennes réglementées par certains gènes qui se trouvent dans presque toutes les cellules.
Pour aller plus loin, une nouvelle étude américaine(1) a examiné les effets du vieillissement normal de notre horloge biologique dans le cortex préfrontal humain, une zone du cerveau impliquée dans l’apprentissage, la mémoire et d’autres aspects de la performance cognitive.
Une horloge biologique différente des jeunes
Les chercheurs ont ainsi étudié les boîtes crâniennes de 146 personnes décédées, dont les corps avaient été légués à la science.
Aucune d’entre elles n’avait connu de problèmes psychiatriques ou neurologiques. Les résultats ont été organisés en fonction de l’âge des individus : les moins de 40 ans ou les plus de 60 ans. En analysant les tissus du cortex préfrontal, les chercheurs ont mis en évidence 235 gènes de base qui forment le rythme circadien.
Tandis que pour les plus jeunes, les gènes liés à l’horloge biologique étaient stables, les chercheurs ont constaté une perte de rythme dans beaucoup de ces gènes chez les plus âgés. Ceci pourrait expliquer certains changements liés au sommeil, à la cognition et à l’humeur à mesure qu’on avance en âge.
Des résultats prometteurs
Autre découverte plus surprenante : un ensemble de gènes a gagné en rythmicité chez les personnes âgées. Cette avancée s’avère utile dans le développement de traitements pour des problèmes cognitifs et de sommeil liés à l’âge. Elle va aussi servir à mieux traiter le phénomène de “sundowning” ou syndrome de coucher du soleil, lors duquel les personnes âgées souffrant de démence s’agitent à la tombée de la nuit. Pour les prochaines étapes, les chercheurs vont explorer les rythmes circadiens du cerveau en laboratoire et sur les animaux. Objectif : vérifier si ces gènes sont altérés chez les personnes qui ont des maladies psychiatriques ou neurologiques. À suivre.
(1) École de médecine de l’Université de Pittsburgh – états-Unis – 2015
Cet article en synthèse
- L’horloge biologique des seniors a été passée au crible par une équipe de chercheurs américains.
- Après l’étude de 146 cerveaux, ils ont observé que les gènes des cerveaux des personnes âgées différaient de ceux des plus jeunes.
- Ces découvertes vont pouvoir être utilisées pour améliorer les traitements liés aux désagréments de l’âge : sommeil, humeur, cognition…