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Entre trois et quatre millions de personnes souffrent d’incontinence. Les personnes âgées figurent parmi les plus concernées. Voici quelques conseils pour vous aider, vous et vos proches, à mieux gérer ce trouble encore tabou, mal diagnostiquée et handicapante au quotidien.
En France, plus de 30% des personnes âgées de 75 à 90 ans souffrent d’incontinence urinaire (et parfois fécale). Un chiffre qui grimpe à 50% parmi les résidants d’Ehpad.
Avec l’âge, les tissus vieillissent et les muscles de la vessie et des sphincters perdent de leur tonus. Autres facteurs d’incontinence : les troubles cognitifs (maladie d’Alzheimer, par exemple) et moteurs (la perte d’autonomie, les traitements médicamenteux, etc.).
Adaptez votre alimentation…
Le thé, la tisane, le café, l’alcool, les boissons gazeuses, les tomates, agrumes ou asperges, les aliments acides et pimentés sont diurétiques ou irritent votre vessie. Ralentissez votre consommation, en particulier trois heures avant d’aller vous coucher. Contrairement aux idées reçues, boire moins d’eau ne freine pas l’incontinence. Au contraire, cela favorise la prolifération de bactéries dans la vessie, source d’infection urinaire.
… et votre tenue vestimentaire
Lorsque vous ressentez l’envie d’aller aux toilettes, il vous reste parfois peu de temps devant vous. Des vêtements faciles à retirer (ni bouton, ni ceinture ou collant par exemple) vous feront gagner de précieuses secondes.
Facilitez l’accès aux toilettes
Avec l’âge, vous avez tendance à vous lever plus souvent la nuit pour aller aux toilettes. Dégagez les couloirs et munissez-vous d’une lampe torche pour gagner du temps.
Vous pouvez aussi faire appel à un ergothérapeute qui vous accompagnera dans l’aménagement de votre domicile. Cette pratique paramédicale est prescrite par votre médecin.
Créez des habitudes
Avant même d’en ressentir le besoin, obligez-vous à vous rendre à heures fixes aux toilettes (avant le repas, après la sieste, etc.). Cela permet d’anticiper les besoins et d’entraîner votre système urinaire.
Notez vos visites aux toilettes
Comme pour toute pathologie chronique, le suivi quotidien est un enjeu majeur. L’application mobile gratuite Poop&Pee fait office de calendrier numérique. Vous saisissez chaque jour, directement sur l’appli, vos passages aux toilettes, mais aussi des informations sur votre alimentation. Les données sont accessibles par votre médecin sur une interface Web sécurisée.
Parlez-en !
Vous n’êtes pas seul(e) à souffrir d’incontinence. Certains d’entre vous se replient, évitent de sortir, dépriment. Parlez-en à un proche, à votre médecin ou un psychologue pour dédramatiser la situation et chercher ensemble des solutions adaptées.
Si besoin, pensez aux protections adaptées
Avant toute chose, il ne s’agit pas de couches. Les protections contre les troubles urinaires sont destinées aux femmes comme aux hommes. Attention, cette solution n’est à utiliser qu’en dernier recours. Pourquoi ? Car elles freinent vos efforts pour lutter vous-même contre les fuites urinaires et risquent ainsi d’accélérer leur développement. Stigmatisantes, elles pèsent aussi sur votre moral. Un conseil : même si vous portez ces protections, forcez-vous à vous rendre régulièrement aux toilettes.
Vous pouvez trouver des protections chez les pharmaciens, les revendeurs de matériels médicaux et dans les supermarchés. Enfin, sachez que les protections sont finançables par l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), par l’Assurance Maladie sous certaines conditions et par des mutuelles.
Quels traitements existent ?
La personne âgée incontinente peut bénéficier de la même prise en charge que les plus jeunes : rééducation musculaire, traitement médicamenteux, chirurgie. S’il améliore la qualité de vie au quotidien, le traitement de l’incontinence des personnes âgées n’est pas toujours à la hauteur de leurs espérances.
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EN SAVOIR PLUS
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Cet article en synthèse . Plus d’une personne âgée sur trois souffre d’incontinence. . Cette affection chronique est encore taboue, mal diagnostiquée, handicapante au quotidien, et source de repli sur soi. . Changer certaines habitudes et en parler permettent d’améliorer la qualité de vie. |