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Avec l’âge les pertes d’équilibre s’accentuent, pouvant entraîner chutes et blessures. Avec elles s’installent la peur d’être seul, de tomber à nouveau, de ne plus être capable de vivre comme avant. Une appréhension et une sensation de fragilité qui s’accompagnent souvent d’un sentiment profond de tristesse à désamorcer sans tarder.
Avec la perte de confiance, la personne âgée hésite à reprendre le même rythme de vie, à effectuer les gestes qui, auparavant, étaient si simples et si faciles. La peur de tomber à nouveau et de ne pas pouvoir se relever seul s’accroît. Le sentiment de dépendance naît.
Ne pas minimiser l’angoisse
Le mécanisme de la peur est toujours le même, à des degrés divers selon les personnes. La soudaineté de la chute crée un effet de surprise, suivi d’un sentiment d’impuissance, de perte de contrôle, de peur du regard des autres.
Chaque cas est unique. La peur, souvent irraisonnée, ne doit pas être prise à la légère. Car elle risque malheureusement de se solder par une véritable dépendance et de se terminer par un placement en EHPAD alors que la personne aurait eu encore la capacité de vivre seule chez elle avec un peu d’accompagnement.
Il est essentiel de contrer au plus vite une angoisse qui peut rapidement devenir un trouble du comportement chez les personnes âgées. Il faut organiser à nouveau la vie pour que le traumatisme ne prenne pas le dessus, qu’il s’estompe, tout en prenant en compte et en évaluant la réalité du risque de chuter à nouveau.
Le traumatisme est encore plus important lorsque la personne a été blessée et a dû séjourner longuement à l’hôpital après un incident à son domicile. La douleur physique, le souvenir prégnant de la chute, l’angoisse que cela se reproduise entraînent souvent une peur panique à l’idée de retourner vivre chez soi.
Il est nécessaire parfois de passer par un séjour en convalescence. Mais il faut surtout préparer le retour pour qu’il se déroule le mieux possible. Comme une rééducation indispensable à la vie quotidienne, à ses gestes, à un environnement familier devenu soudain menaçant et source d’appréhension.
2 millions de personnes de plus de 65 ans chutent chaque année en France 34 % des personnes qui ont peur de tomber ont passé plus d’une heure au sol lors d’une première chute |
Préparer le retour, savoir s’entourer
Pour l’aidant, il s’agit tout d’abord de comprendre, de rassurer. De rappeler qu’il s’agissait d’un accident et qu’il y a peu de raisons que cela se reproduise. Il s’agit aussi d’échanger avec la personne pour comprendre ses blocages, pour évaluer les risques dans la maison. Ce qui l’angoisse le plus. Les marches pour monter à l’étage ? Le sol glissant de l’entrée ? L’accès à la douche ou la baignoire ? Les tapis ? Dans chaque cas, on essaie de trouver une solution pour faciliter la vie de la personne. Installer une rampe, supprimer les tapis, poser un sol plus adapté, supprimer des meubles trop encombrants. De menus aménagements suffisent parfois à rendre le domicile plus rassurant, moins anxiogène.
Différents professionnels peuvent intervenir et, par divers moyens, apporter une aide qui rassurera la personne et lui redonnera confiance en elle et en ses capacités.
Le médecin pourra ainsi effectuer un bilan complet pour dépister les causes du malaise, revoir les ordonnances et supprimer ou remplacer les médicaments sédatifs et hypotenseurs. Il en profitera pour évaluer si les chaussures sont bien adaptées, ou si d’éventuels troubles de la vue ou de l’audition existent. Voire des affections cardiaques non diagnostiquées auparavant qui sont parfois la cause d’évanouissements ou de chutes inexpliqués.
Un kinésithérapeute peut aussi intervenir pour maintenir une activité physique, accroître les performances d’équilibre, rééduquer à la marche après une fracture. Il enseignera à la personne âgée à se relever sans aide, à se déplacer plus doucement, à son rythme, en prêtant davantage attention à son environnement.
Un psychologue permettra à la personne âgée de verbaliser ses peurs, à les relativiser, à les envisager avec plus d’objectivité. À expliquer que les dangers existent mais que l’on peut s’y soustraire et que l‘angoisse accentue les risques. Les peurs peuvent ainsi être désamorcées et la confiance s’installer à nouveau.
Un diététicien/nutritionniste peut être utile pour réévaluer les besoins alimentaires de la personne et proposer un régime plus équilibré afin d’éviter la dénutrition et la fonte musculaire. Cela permettra de pallier certains manques en vitamines, protéines, glucides ou calcium, essentiels à un meilleur équilibre et une bonne condition physique. Les risques de vertiges, de baisses de tension ou d’épisodes hypoglycémiques et, de fait, les risques de chute pourront ainsi être minimisés.
Une aide à domicile pourra, enfin, s’avérer nécessaire dans un premier temps pour reprendre certaines habitudes en douceur. La personne se sentira aidée et reprendra peu à peu le cours de sa vie et ses gestes d’avant.
1ère cause de décès accidentel chez les plus de 65 ans 95 000 cas d’hospitalisation de patients de plus de 54 ans par an en France |
Cet article en synthèse . Une chute, même bénigne, peut créer de nouvelles appréhensions chez les personnes âgées et entraîner une perte de confiance, voire une dépendance. . Il est essentiel de désamorcer les peurs, de trouver des solutions pratiques pour un retour ou un maintien à domicile serein. . Des soutiens psychologiques ou des aides pratiques pour la vie quotidienne existent. |