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Prendre soin d’un proche dépendant est souvent épuisant et demande une organisation exigeante. Ponctuellement, régulièrement, sur une longue ou une courte période, l’aidant peut recourir à l’hébergement temporaire pour s’accorder des temps de répit. Grâce à cette solution d’accueil souple, il peut partir rassuré. Pendant son absence, son proche dépendant bénéficie d’un accompagnement adapté dans un environnement sécurisé.
Qu’est-ce que l’hébergement temporaire ?
Le principe
L’hébergement temporaire est prévu pour les personnes âgées vivant chez elles et ayant besoin de quitter provisoirement leur domicile. Un séjour peut être programmé en cas d’absence de l’aidant, de travaux dans le logement, après l’hospitalisation du proche dépendant.
Ce type d’hébergement ne doit pas être confondu avec l’accueil à temps partiel. L’accueil de jour, par exemple, propose une prise en charge toute l’année, une ou plusieurs fois par semaine.
La durée du séjour
Elle varie de quelques jours à 3 mois, selon les circonstances. Il est possible de faire appel à cette solution d’hébergement régulièrement (par exemple, une semaine par mois) ou ponctuellement. Elle peut être utilisée sur une longue période (3 mois en continu) ou sur des temps plus courts répartis dans l’année (1 mois en février, 1 mois en août et 1 mois en novembre, par exemple).
Les modes d’accueil
L’hébergement temporaire est assuré par une résidence non médicalisée ou un Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Si elle le souhaite, la personne dépendante peut également séjourner chez un accueillant familial.
Quand recourir à l’hébergement temporaire ?
L’hébergement temporaire offre un moment de répit à l’aidant. Rassuré de savoir son proche pris en charge par des professionnels, il peut partir sereinement. Il permet aussi à la personne dépendante d’expérimenter la vie en collectivité. Il peut parfois constituer une étape avant un placement définitif en établissement ou en accueil familial.
L’hébergement temporaire peut être sollicité dans bien des situations.
En cas d’absence de l’aidant
Le proche aidant peut avoir besoin de s’accorder un moment de répit (congés, temps de repos). Il peut également s’absenter pour des raisons de santé (hospitalisation en urgence ou programmée, par exemple). Un séjour en hébergement temporaire lui offre l’opportunité de passer le relais. Il permet de surcroît à la personne dépendante de profiter d’un accompagnement adapté dans un environnement sécurisant.
Ce mode d’accueil est particulièrement utile lorsque la personne est atteinte de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée. En effet, s’occuper d’un proche ayant ce type de pathologie peut s’avérer épuisant. Des pauses sont alors bienvenues pour l’aidant.
Après une hospitalisation
L’hébergement temporaire laisse le temps de s’organiser pour que le retour au domicile se passe bien. Une convalescence réussie nécessite de mettre en place certains services : portage des repas, aide à domicile, programmation des soins…
Lorsque la personne âgée doit quitter momentanément son domicile
Une personne âgée peut vivre chez elle de façon relativement autonome tout en ayant besoin de quitter provisoirement son domicile. L’hébergement temporaire est notamment indiqué après le décès du conjoint ou suite à un grave problème de santé. Il peut également s’avérer utile lorsque l’habitation nécessite des travaux d’adaptation ou, en hiver, si le logement est isolé.
Comment financer un hébergement temporaire ?
Le tarif d’un hébergement temporaire est calculé au prorata de la durée de l’accueil. Plusieurs solutions peuvent être envisagées pour financer le séjour.
Solliciter des aides financières
Les personnes ayant une perte d’autonomie évaluée en GIR 1, 2, 3 ou 4 peuvent percevoir l’APA (allocation personnalisée d’autonomie). Cette allocation permet de régler une partie ou la totalité du coût de l’hébergement temporaire.
L’ASH (aide sociale à l’hébergement) ou des aides attribuées par la commune ou le département contribuent également à diminuer les dépenses à engager.
Le conseil départemental ou le point d’information local proche de chez vous saura vous renseigner sur les financements possibles. N’hésitez pas à les contacter.
Pensez aussi à vous rapprocher des caisses de retraite complémentaire ou des complémentaires santé. Certaines d’entre elles prennent en charge une partie de ces frais.
Faire valoir son droit au répit
Ce droit a été instauré par la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement. Depuis le 1er janvier 2016, il est accordé aux personnes aidant un proche dépendant âgé de plus de 60 ans.
Cette aide ponctuelle, de 509,76 €[1] maximum par an, est accordée sous certaines conditions. La personne aidée doit être bénéficiaire de l’APA et son plafond d’aide APA doit être atteint. Le soutien du proche est indispensable au maintien à domicile de la personne dépendante. L’aidant habituel ne peut être remplacé par aucune autre personne de l’entourage pendant son absence.
Pour les personnes acquittant une participation financière sur leur plan d’aide APA, une participation sur le droit au répit leur sera demandée dans les mêmes conditions.
En cas d’hospitalisation du proche aidant, le montant du droit au répit est plus important. Il peut atteindre 1 012,76 €[2] au-delà des plafonds de l’APA.
La demande d’aide est à adresser au président du conseil départemental. Elle doit être déposée au moins un mois avant une hospitalisation programmée et dès que possible lors d’une hospitalisation d’urgence.
S’appuyer sur sa garantie dépendance
Si une garantie dépendance a été souscrite, elle peut également aider à financer l’hébergement de votre proche. Ainsi, Tutélaire verse à ses adhérents couverts par cette garantie une allocation. Celle-ci prend la forme d’indemnités journalières lorsque l’aidant a été contraint de réduire son activité professionnelle rémunérée dans le cadre d’un congé de présence parentale, de solidarité familiale ou d’un congé proche aidant. À titre d’exemple, l’indemnité s’élève à 20 €/jour, soit environ 600 €/mois pour une réduction d’activité supérieure à 80 %. Le proche dépendant bénéficiant de ce type de garantie perçoit, quant à lui, une rente mensuelle.
Vous ne savez pas si vous-même ou votre proche avez souscrit un tel contrat ? L’AGIRA (association pour la gestion des informations sur le risque en assurance) pourra vous renseigner. N’hésitez pas à les contacter.
Pensez également à solliciter votre mutuelle pour savoir si elle accorde des aides dans le cadre de son action sociale. Tutélaire, par exemple, propose à ses adhérents éligibles, après étude de leur dossier, des aides non remboursables.
Comment choisir un hébergement temporaire ?
La personne âgée peut être hébergée temporairement dans un établissement, médicalisé ou non, ou chez des accueillants familiaux. Le choix du type d’accueil dépend de l’état de santé du proche et des places disponibles.
Être hébergé dans un établissement médicalisé
La plupart des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) dispose de places dédiées à l’hébergement temporaire. Durant son séjour, la personne bénéficie des mêmes prestations que les résidents permanents. Elle est aidée par le personnel de l’établissement et suivie médicalement. De plus, outre l’hébergement et la restauration, elle a accès à des services comme le blanchissage du linge, les animations…
Pour trouver une structure proche de chez vous et connaître les prix pratiqués, consultez l’annuaire des Ehpad et des maisons de retraite.
Dès que les dates du séjour sont fixées, déposez votre demande d’admission téléchargée et remplie au préalable auprès de l’Ehpad.
Que faire si l’établissement contacté n’a plus de places disponibles alors que votre proche doit être accueilli en urgence ? Rapprochez-vous immédiatement du point d’information local ou d’une plateforme d’accompagnement et de répit. Pour les contacter, consultez l’annuaire des points d’information.
Être accueilli dans une résidence autonomie ou une résidence services
Les résidences autonomie (ex-foyer-logement) ou les résidences services sont des structures non médicalisées. Elles accueillent de façon permanente ou temporaire des personnes âgées suffisamment autonomes pour vivre dans un logement indépendant. Par ailleurs, elles mettent à leur disposition des services collectifs (restauration, blanchisserie, animations…).
Pour contacter les résidences autonomie qui proposent des places d’hébergement temporaire et connaître les modalités de dépôt de dossier, consultez l’annuaire des Ehpad et des maisons de retraite.
Séjourner chez un accueillant familial
L’accueillant familial héberge des personnes âgées ou handicapées, seules ou en couple, de façon permanente ou temporaire. Il intègre la personne accueillie à sa vie de famille, s’occupe de son linge et de sa chambre. Il fait appel à des services de soins à domicile (infirmier(ère), kinésithérapeute…) si son état de santé l’exige.
Ce type d’accueil est encadré. Un agrément renouvelable est délivré pour 5 ans à l’accueillant par le département. Un contrat d’accueil précisant les modalités d’hébergement et la rémunération de l’accueillant est obligatoirement signé. Enfin, la personne accueillie doit être sans lien de parenté avec l’accueillant et ne doit pas être lourdement dépendante.
Adressez-vous au conseil départemental pour avoir la liste des accueillants familiaux de votre département.
[1] Montant 2021 (source : https://www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr/actualites/quest-ce-que-le-droit-au-repit)
[2] Montant 2021 (source : https://www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr/actualites/soutien-aux-proches-aidants).