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Il arrive fréquemment qu’un senior délègue son alimentation à un tiers (aide-ménagère, portage de repas à domicile, institution). Au sein de cette population, 1 personne sur 2 est dénutrie ou à risque de dénutrition. Débuté en 2014, le programme Renessens (Réussir écologiquement une nutrition équilibrée et sensoriellement adaptée pour senior) a pour but de développer des solutions permettant de personnaliser la prise en charge alimentaire des seniors dépendants. Et ça marche !
Expérimenté pendant 4 ans, le programme Renessens montre qu’il est possible de réduire la dénutrition en Ehpad grâce à la fabrication de repas maison et à l’achat de produits de qualité et durables. Financée par l’Agence nationale de la recherche (ANR) ainsi que par le pôle de compétitivité Vitagora et le conseil régional Bourgogne-Franche-Comté, l’expérimentation est partie d’un constat : la dénutrition correspond à un déficit des apports nutritionnels. Sans prise en charge, elle accroît le risque de chutes, de fractures, d’infections et aggrave les maladies chroniques. Sans compter le coût environnemental, avec un gaspillage variant de 15 à 20 %, un coût économique avec une majoration des tarifs de santé lorsque la dénutrition s’installe, et un coût sociétal avec une insatisfaction fréquente des seniors vis-à-vis de leurs repas.
Développer une offre alimentaire adaptée
L’objectif de Renessens : se mobiliser contre la perte d’appétit chez le senior dépendant pour prévenir le risque de dénutrition et le gaspillage alimentaire. Dans deux Ehpad de la Fondation Partage et vie (FPEV) de la région lyonnaise, les chercheurs ont affiné leur connaissance des mangeurs auprès d’un panel de 80 résidents. Trois profils ont été identifiés : les normo-mangeurs, les petits mangeurs (autour de 350 grammes de nourriture par repas) et les très petits mangeurs (230 g/repas). Ces derniers bénéficiaient d’un enrichissement des aliments pour compenser le déficit de volume.
Ils ont ainsi développé une offre alimentaire adaptée aux besoins, capacités et préférences de ces différents profils et en ont évalué le coût-bénéfice pour les résidents, les Ehpad et la société.
S’approvisionner en produits bio et locaux
L’expérimentation a également consisté à servir 95 % de « fabrication maison ». Exit les boîtes de conserves, plats cuisinés, surgelés et industriels. 75 % des produits servis étaient de qualité durable dont 20 % de produits bio. Autre particularité : les achats ont été réalisés en direct avec des fournisseurs locaux pour la plupart.
Stabiliser les courbes de poids
L’impact de cette alimentation a été mesuré selon 20 marqueurs portant sur la qualité de vie et la santé. Résultats : les relevés réguliers de la courbe de poids ont mis en évidence une baisse moins rapide des chutes de courbes qu’avec une restauration traditionnelle.
L’expérimentation a ainsi permis de montrer le maintien de la courbe de poids des résidents sur une période longue, ainsi qu’une amélioration de leur satisfaction.
Maîtriser les coûts
Elle montre ensuite une réduction du taux de gaspillage alimentaire et sa maîtrise à moins de 5 %, ainsi qu’une baisse du coût de production (4,05 € TTC par repas au lieu de de 4,36 €). Enfin, le « fait maison » a redonné du sens au métier de cuisinier, dans un contexte où les établissements de santé ont du mal à recruter des professionnels de la restauration.
Bien manger est donc un vrai choix de société et nous avons tous à y gagner.
Source : Agence nationale de la recherche
Cet article en synthèse . Débuté en 2014, le programme Renessens (Réussir écologiquement une nutrition équilibrée et sensoriellement adaptée pour senior) a pour but de développer des solutions permettant de personnaliser la prise en charge alimentaire des seniors dépendants. . L’expérimentation a consisté à servir 95 % de « fabrication maison » aux résidents de deux Ehpad identifiés selon trois profils : les normo-mangeurs, les petits mangeurs et les très petits mangeurs. . Résultats : les relevés réguliers de la courbe de poids ont mis en évidence une baisse moins rapide des chutes de courbes qu’avec une restauration traditionnelle. |