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Un projet de loi, préparé par le ministère de l’Économie, prévoit d’assouplir les conditions régissant la vente en ligne de médicaments sans ordonnance en France. L’Ordre des pharmaciens s’interroge sur plusieurs de ces nouvelles dispositions présentées en Conseil des ministres en février dernier.
Faciliter les démarches administratives
Alors que la vente en ligne des médicaments est aujourd’hui conditionnée à une autorisation préalable de l’Agence Régionale de Santé (ARS), les nouvelles dispositions de la loi prévoient une simple déclaration d’ouverture du site auprès de l’agence. En assouplissant une législation jugée contraignante, le gouvernement souhaite favoriser les sites de vente en ligne émanant de pharmacies françaises et lutter ainsi contre la concurrence venue d’autres pays européens.
Mutualiser la vente en ligne
Le projet de loi prévoit également d’autoriser les pharmaciens à se regrouper sur des plateformes mutualisées. Cette possibilité offerte à plusieurs pharmacies de construire un site commun devrait aider les plus petites d’entre elles à se lancer sur internet. Rappelons que, actuellement, chaque officine est tenue de disposer de son propre site de vente en ligne.
Des locaux de stockage éloignés de la pharmacie
Qui dit regroupement de plusieurs pharmacies autour d’un même site de vente en ligne signifie, automatiquement, la nécessité de créer des « entrepôts déportés », c’est-à-dire des locaux éloignés des pharmacies afin de stocker les produits et organiser la logistique nécessaire au e-commerce. Ce serait une grande nouveauté car, actuellement, les pharmaciens qui disposent d’un site de vente de médicaments en ligne sont tenus de disposer d’un stock adossé à leur officine. Cette disposition devrait également permettre à des officines de centres-villes, qui n’ont pas la place pour gérer un stock important, de se lancer sur internet.
Quid des plateformes de e-commerce ?
Le ministre de la Santé a souligné que « la vente de médicaments en ligne devait rester sous le contrôle des pharmaciens d’officines… ». Faut-il comprendre que l’émergence de nouvelles plateformes de vente en ligne disposant d’un stock mutualisé exclurait les sites marchands du type Amazon ? Rappelons quand même que le géant d’internet s’est déjà lancé dans la vente en ligne de médicaments aux États-Unis, sous la marque Amazon Pharmacy !
L’Ordre des pharmaciens reste vigilant
Cet organisme professionnel craint, en effet, la « marchandisation du médicament » par les géants du net mais aussi que la création « d’entrepôts déportés » ne soit pas contrôlable par chaque pharmacien titulaire posant, de ce fait, le problème de la responsabilité pharmaceutique. L’Ordre des pharmaciens souligne que la traçabilité du médicament par le pharmacien doit être efficiente à toutes les étapes, plus particulièrement pour éviter les contrefaçons…
Cet article en synthèse . Un projet de loi visant à assouplir les conditions de vente en ligne des médicaments sans ordonnance est actuellement à l’étude. . L’objectif est de favoriser le développement des sites émanant de pharmacies françaises et de contrer ceux d’autres pays, notamment européens. . L’Ordre des pharmaciens se dit soucieux face aux dérives possibles de certaines de ces nouvelles dispositions. |