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Selon la dernière étude de l’Université de South Australia(1), les effets secondaires (somnolence, vertiges, vision floue) des antidépresseurs et des opiacés augmentent le risque de chute et de fracture de la hanche chez les seniors.
Pertes d’équilibre et chutes
Les autorités sanitaires alertent régulièrement sur les mauvais usages ou l’abus de médicaments, en particulier chez les personnes âgées. Aujourd’hui, plusieurs études le démontrent : certaines classes thérapeutiques, comme les antidépresseurs et les opiacés (traitement de la douleur), largement consommés après 65 ans, peuvent être à l’origine de pertes d’équilibre, mais aussi de fragilisation des os, et causer des chutes. En 2016, le centre régional de pharmacovigilance de Strasbourg avait déjà mené une étude sur 84 patients hospitalisés. Après ce type d’incidents et ayant entrainé des fractures dans la moitié des cas. Ils prenaient tous au moins deux médicaments issus des quatre classes thérapeutiques jugées à risque, principalement les hypertenseurs, les benzodiazépines (contre l’anxiété), les hypnotiques (contre les troubles du sommeil) et les antiépileptiques. Plus récemment, l’Université de South Australia a mis en avant le rôle des antidépresseurs dans les troubles psychomoteurs à l’origine de chutes.
Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer encore plus fragiles
Les risques sont accrus lorsque la personne âgée est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Des chercheurs finlandais(2) ont étudié pendant six ans plus de 50 000 patients âgés de 80 ans en moyenne et souffrant de cette maladie dégénérative. Résultats : ceux qui prenaient régulièrement des antidépresseurs avaient deux fois plus de risques de fracture de la hanche que des personnes du même âge n’ayant pas la maladie d’Alzheimer (mais consommateurs d’antidépresseurs). Ce risque se maintient même quatre ans après l’arrêt du traitement. La prescription d’antidépresseurs est parfois indispensable chez les patients âgés souffrant de la maladie d’Alzheimer, mais un suivi particulier doit être mis en place afin d’éviter les troubles osseux.
Éviter les associations de médicaments et privilégier les thérapies alternatives
La majorité des seniors qui souffrent de dépression sont uniquement soignés avec des médicaments et se voient rarement proposer de thérapie. Or, il faut distinguer la dépression lourde qui nécessite un traitement antidépresseurs, des symptômes dépressifs qui peuvent être soignés en suivant une psychothérapie. Par ailleurs, l’association sur une même prescription d’un médicament contre la dépression et d’un autre contre l’anxiété augmente jusqu’à 5 fois le risque de chute et de fractures. Il est donc conseillé d’arrêter progressivement au moins l’un d’entre eux. Le risque de chute peut également être réduit en utilisant l’ergothérapie et la podologie.
Afin d’éviter les risques de pertes d’équilibre, surtout après 70 ans, il est important de réévaluer régulièrement avec son médecin l’intérêt des traitements antidépresseurs et opiacés. Il est à noter que les chutes peuvent aussi trouver leurs origines dans l’oreille interne : passé un certain âge, se faire équiper si l’on a des problèmes d’audition est indispensable.
(1) Juin 2019.
(2) Université de Finlande orientale – Janvier 2017
Cet article en synthèse . Des études récentes ont montré un lien de causalité entre la prise d’antidépresseurs et d’opiacés, et les risques de chute et de fracture de la hanche, notamment chez les personnes âgées de plus de 70 ans. . Ces risques augmentent lorsque la personne est atteinte de la maladie d’Alzheimer. . Il est important de réévaluer régulièrement avec votre médecin l’intérêt des traitements antidépresseurs et opiacés. |