L’une des molécules du cannabis serait un puissant antidouleur. De fait, si son efficacité est prouvée, l’utilisation de cette plante dans un cadre médical pourrait apporter un véritable soulagement aux patients souffrant de douleurs chroniques, d’épilepsie sévère, de sclérose en plaques et d’autres pathologies comme la maladie de Parkinson.
Feu vert du comité d’experts mandaté par l’Agence du médicament (ANSM)
Fin décembre 2018, celui-ci a jugé qu’il pourrait être pertinent de développer l’utilisation de cette plante dans un cadre médical, à condition que d’autres travaux soient menés pour déterminer sous quelle forme, et pour quelles maladies, il serait préconisé.
Une étude qui durera environ un an
C’est dans ce contexte qu’une étude a débuté au sein l’AP-HM à Marseille (Bouches-du-Rhône) en mars dernier. Elle doit évaluer l’usage du cannabis thérapeutique pour des malades souffrant de la maladie de Parkinson. Elle est financée par le centre d’excellence Dhune et l’association France-Parkinson. Elle engage le service de neurologie et de pathologie du mouvement, le CNRS et l’Institut de neurosciences de La Timone.
Un protocole bien défini
Le comité d’experts de l’ANSM a recruté une trentaine de patients, dont des volontaires sains. Ils vont tester l’effet du cannabis en l’inhalant. Les observations qui en seront tirées doivent permettre de mesurer l’action du cannabis sur les effets moteurs du Parkinson, maladie dégénérative qui altère les mouvements, mais aussi sur les problèmes non liés à la motricité et cependant spécifiques de cette pathologie, tels que l’anxiété et la dépression. Le cannabis pourrait diminuer certains symptômes associés à cette maladie, comme les troubles du sommeil, les psychoses, et les mouvements incontrôlés.
Mesurer les effets et bienfaits éventuels du CBD
Le cannabis est porteur de deux substances chimiques actives qui agissent sur les récepteurs de l’organisme (système nerveux, organes, système immunitaire, etc.). La principale molécule active du cannabis est le THC ou tétrahydrocannabinol. Sa teneur varie entre 4 et 9% et elle est connue pour ses effets psychoactifs contribuant à modifier l’état de conscience du consommateur. L’autre molécule, la plus intéressante dans le cadre de cette étude, est le cannabidiol (CBD). Elle est quasiment dépourvue de THC (moins de 0,2%). Ses propriétés sont davantage tranquillisantes et c’est précisément le cannabidiol qui aurait des vertus thérapeutiques majeures. Les études menées à ce jour tendent à montrer que le CBD ne crée pas de dépendance et n’est pas toxique, à l’inverse du THC.
Et ensuite ?
À l’issue de cette étude, à l’horizon 2020, la consommation de la plante pourrait être autorisée dans certaines situations cliniques, notamment pour les malades dont la souffrance ne trouve pas de remède dans les thérapies autorisées. Entre 300 000 et 1 million de malades pourraient en bénéficier.
Cet article en synthèse
- Suite à l’accord du comité d’experts de l’ANSM, une grande étude sur le cannabis thérapeutique est en cours.
- Elle porte principalement sur les éventuels bienfaits du cannabidiol (CBD) pour les patients atteints de la maladie de Parkinson.
- En plus de diminuer la douleur, le CBD pourrait aider à contrôler les tremblements ainsi que la lenteur des mouvements.
- Le CBD ne crée pas de dépendance et n’est pas toxique, à l’inverse du THC.
- Les résultats de l’étude seront connus au printemps 2020.