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Les troubles caractéristiques de la maladie d’Alzheimer résultent d’un processus lent et les premiers signes peuvent passer inaperçus. Un diagnostic précoce permettrait de les détecter le plus tôt possible pour agir plus vite, mieux comprendre la maladie et être capable, demain, de la guérir. Explications.
En France, près de trois millions de personnes sont directement ou indirectement touchées par la maladie d’Alzheimer(1). Parmi eux, 35 000 patients ont moins de 65 ans. Pour ces jeunes malades, le diagnostic est difficile à poser. Les tests réalisés en consultation peuvent être perturbés par une autre affection, neurologique ou non, comme une dépression très sévère.
En France 3 millions de personnes sont directement ou indirectement touchées par la maladie
La maladie d’Alzheimer, encore insuffisamment diagnostiquée
Dans un rapport de 2005(2), l’Office parlementaire d’évaluation des politiques de santé soulignait déjà les insuffisances dans le dispositif français de dépistage de la maladie d’Alzheimer : le diagnostic n’est établi que pour une personne malade sur deux et seulement une sur trois au stade précoce de la démence. Parfois, le diagnostic est posé plusieurs années après les premiers signes, ce qui diminue les chances de succès d’un traitement.
Le diagnostic, une approche pluridisciplinaire
Mais comment reconnait-on la maladie ? Son diagnostic repose sur un couplage de plusieurs examens : après la consultation clinique, des tests de mémoire dits neuropsychologiques et un examen d’imagerie de type IRM ou un scanner sont réalisés. Pour les patients jeunes, entre autres, une ponction lombaire peut être envisagée, l’analyse du liquide céphalo-rachidien (LCR) permettant de détecter de manière presque certaine la présence de la maladie. Délicat, coûteux et jugé trop invasif, cet examen n’est pas systématique.
Les avancées de la recherche pour dépister la maladie
La recherche sur la détection de la maladie d’Alzheimer s’affine chaque année. En 2018, l’association France Alzheimer et maladies apparentées(3) soutient financièrement l’équipe du Dr Jérôme Braudeau dont les travaux doivent rendre plus efficace et plus précoce le diagnostic. Leur but est de pouvoir dépister la maladie d’Alzheimer grâce à une simple prise de sang et permettre ainsi à un maximum de personnes d’en bénéficier. Aujourd’hui, les analyses par IRM ou scanner, ou par analyse du LCR sont trop lourdes et coûteuses pour envisager un dépistage à grande échelle. Apporter un diagnostic fiable avant l’apparition des premiers symptômes, et simplement avec un examen sanguin, est la prochaine étape de la recherche.
L’enjeu du diagnostic précoce
Ce diagnostic précoce permettra au patient qui possède encore toutes ses capacités de faire des choix de vie et d’anticiper l’évolution de la maladie avec son entourage. Il pourra également bénéficier d’une prise en charge adaptée (psycho-éducation, éventuellement une réhabilitation cognitive et/ou un traitement pharmacologique symptomatique) et, le cas échéant, participer à des essais cliniques. En effet, bien que la maladie d’Alzheimer soit aujourd’hui incurable, les symptômes peuvent néanmoins être traités – et leur progression ralentie – grâce à une prise en charge adaptée (gériatres, neurologues, psychiatres, psychologues, infirmières, orthophonistes, ergothérapeutes, kinésithérapeutes, psychomotriciens, assistantes sociales, etc.). Et les diagnostics posés à temps stimuleront le développement de traitements pertinents pour les patients.
(1) Association France Alzheimer et maladies apparentées – https://www.francealzheimer.org/maladies-dalzheimer-vos-questions-nos reponses/maladie-dalzheimer-chiffres/
(2) Office parlementaire d’évaluation des politiques de santé. Rapport sur la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées, juillet 2005.
(3) https://www.francealzheimer.org/depister-maladie-grace-a-prise-de-sang/
Cet article en synthèse . D’ici 2020, notre pays comptera probablement 1 200 000 personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer(1). . Aujourd’hui, le diagnostic n’est établi que pour une personne malade sur deux et seulement une sur trois au stade précoce de la démence. . Outre les tests de mémoire, un examen d’imagerie de type IRM ou scanner, le diagnostic presque certain de la maladie d’Alzheimer repose sur une ponction lombaire (analyse du liquide céphalo-rachidien), examen lourd et coûteux. . Demain, le dépistage par simple prise de sang permettra un diagnostic précoce ayant des retombées positives sur la mise au point de traitements efficaces pour les patients. |