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Les Français restent parmi les plus grands consommateurs d’alcool dans le monde. Ces habitudes, ancrées dans notre culture, ne sont pourtant pas sans conséquences sur la santé. Mais comment savoir si notre consommation se situe dans les limites du raisonnable ?
Wikidépendance vous donne quelques repères pour agir afin de conjuguer au mieux alcool, santé… et plaisir de la dégustation.
Alcool et santé : un cocktail au goût amer
L’alcool a un effet euphorisant à faible dose. Pris en trop grande quantité, il est néfaste pour la santé. À court terme, il peut gêner la coordination des mouvements et rendre l’équilibre précaire, augmentant ainsi le risque de chutes. Il amoindrit également les réflexes et trouble la vue, ce qui est très dangereux, notamment au volant. Enfin, il porte atteinte à la mémoire et peut même générer de la confusion mentale, notamment chez les seniors.
À long terme, il accroît le risque d’avoir une grave maladie. En France, 41 000 décès sont attribuables à l’alcool chaque année (30 000 chez les hommes, 11 000 chez les femmes) dont 16 000 suite à un cancer et 9 900 en raison d’une maladie cardiovasculaire. L’abus d’alcool est d’ailleurs la deuxième cause de mortalité dans notre pays, après le tabac[1].
Il faut donc être vigilant et ce d’autant plus qu’on avance en âge. En effet, en vieillissant, l’organisme élimine moins bien l’alcool. Il est donc possible de se retrouver en état d’ébriété avec une quantité d’alcool très bien supportée auparavant.
Les dangers de l’alcool au volant ! Le risque d’avoir un accident mortel est multiplié par 6 pour un taux d’alcool dans le sang allant de 0,5 g/l à 0,8 g/l. Il est 40 fois plus élevé si le taux dépasse 2 g/l. En France, le taux d’alcoolémie autorisé est de 0,5 g par litre de sang. Ce qui correspond à 2 verres standard d’alcool consommés. Au-delà de cette quantité, des troubles apparaissent : mauvaise évaluation des distances, sensibilité à l’éblouissement, moindre vigilance… Ces dysfonctionnements rendent la conduite dangereuse et peuvent générer des accidents. Le plus sage est donc de limiter sa consommation d’alcool avant de prendre le volant. Et, si vous avez bu plus que de coutume, faites-vous raccompagner ou prenez un taxi ! |
Comment mieux contrôler sa consommation d’alcool ?
Pour préserver au mieux notre santé et notre sécurité, il est indispensable de surveiller sa consommation d’alcool. Il ne s’agit pas pour autant de se priver totalement, notamment lors d’événements festifs et pendant les fêtes de fin d’année. Il s’agit surtout de savoir quand s’arrêter pour profiter pleinement de ces moments où l’on retrouve famille et amis !
Connaître les limites à respecter
Boire de l’alcool entame notre capital santé. On peut toutefois en diminuer considérablement les effets indésirables en respectant un certain seuil de consommation. Ainsi, un groupe d’experts[2] a énoncé une limite qui permet de rendre le risque acceptable.
Cette valeur repère est identique pour les hommes et pour les femmes[3]. Elle peut toutefois varier d’un individu à l’autre en fonction de son poids et de sa taille. C’est donc à chacun de trouver sa limite et de l’adapter à son état de fatigue.
Jusqu’à 65 ans | Après 65 ans consommateurs réguliers | Après 65 ans consommateurs ponctuels |
2 verres standard par jour 5 fois par semaine maximum | 1 verre standard par jour Pas tous les jours | 2 verres par occasion sans dépasser 7 verres par semaine |
Un verre standard d’alcool, c’est…
Un demi de bière 5° (25 cl) | Un ballon de vin 12° ou Une coupe de vin mousseux 12° (10 cl) | Un verre d’apéritif 18° (7 cl) | Un verre de pastis 45° ou Un verre d’alcool à 40° (2,5 cl) |
= 10 g d’alcool pur |
⊃ Bon à savoir
Ces équivalences correspondent à des quantités d’alcool servies dans des verres adaptés : verre à cognac, à porto, flûte à champagne. À titre d’exemple, un verre à vin (10 cl) n’a pas la même contenance qu’un verre à apéritif (6 cl).
Évaluer sa consommation d’alcool
Il n’est pas toujours facile d’estimer sa consommation d’alcool. Apéritif entre amis, repas au restaurant, sollicitations à l’extérieur, les occasions de boire peuvent se multiplier et brouiller les pistes.
Pour vous aider à évaluer la quantité d’alcool bu au fil de la semaine, nous vous proposons un questionnaire.
Pour répondre à ce test élaboré par Alcool info service[4], deux façons de procéder :
- J’évalue ma consommation d’alcool sur Internet en 1 minute avec l’alcoomètre.
- Je prends mon crayon pour répondre aux questions ci-dessous.
Faites le calcul !
Vous consommez plus de 10 verres standard d’alcool par semaine (ou 7 verres si vous avez plus de 65 ans) ? Il est temps d’agir !
Vous êtes en dessous de ces limites ? Poursuivez vos efforts… moins d’alcool c’est toujours mieux !
Réduire sa consommation
Des règles simples à suivre pour mieux contrôler sa consommation d’alcool
Au moins deux jours sans alcool dans la semaine !
Faire des pauses permet de respecter plus facilement les doses maximales recommandées. Limiter sa consommation à des occasions particulières (week-end, fêtes) est aussi un bon moyen de mieux contrôler la quantité absorbée.
L’alcool ne désaltère pas. Au contraire, il assèche l’organisme. En buvant de l’eau avant ou après chaque gorgée d’alcool, vous serez certain de vous hydrater suffisamment. En outre, vous éviterez de consommer de l’alcool pour étancher votre soif. Au café, pensez à demander systématiquement un verre d’eau avec votre commande. Au restaurant, demandez un verre supplémentaire pour pouvoir boire de l’eau.
Boire à petites gorgées. Prenez votre temps et dégustez votre verre. De cette façon, l’organisme tolère bien mieux l’alcool ingéré.
Attendre que son verre soit fini avant de se resservir. Cette technique très simple permet d’évaluer précisément sa consommation et de la freiner ou de la stopper si nécessaire. Prenez l’habitude de patienter au moins 10 minutes entre chaque verre.
Ne pas consommer d’alcool à jeun. Mangez systématiquement lorsque vous buvez. Avant de prendre un apéritif, mastiquez quelques olives ou des oléagineux (amandes, noisettes, noix de cajou, pistaches…). Ces aliments riches en lipides tapissent les parois de l’estomac freinant ainsi le passage de l’alcool dans le sang.
Boire uniquement lorsqu’on est en forme. Votre organisme ne peut pas absorber l’alcool correctement quand vous ne vous sentez pas bien ou quand vous êtes fatigué. Si, malgré ces alertes, vous passez outre, vous risquez de vous retrouver en état d’ivresse ou d’être malade très rapidement.
Que faire si vous ne parvenez pas à diminuer votre consommation d’alcool ?
Si vous avez des difficultés à changer vos habitudes et à restreindre votre consommation, ne restez pas seul face à ce problème. Vous pouvez demander conseil à votre médecin traitant, recourir aux médecines douces (acupuncture, sophrologie…), vous faire suivre par un thérapeute… Toutes les solutions vous aidant à atteindre votre objectif doivent être envisagées.
Vous pouvez également faire appel à un professionnel de l’addictologie. Il vous questionnera sur votre relation à l’alcool et établira un protocole d’arrêt correspondant à vos besoins.
Vous ne vous sentez pas à l’aise avec ces démarches ? Dans un premier temps, vous pouvez vous mettre en relation avec le service Alcool Info Service. Vous y trouverez une écoute, des informations utiles, des adresses pour rencontrer des professionnels si besoin.
Ce service est joignable de façon anonyme 7 jours/7 de 8 h à 2 h au 0 980 980 930 ou par chat.
#Le défi de janvier : un mois sans alcool ! Inspiré du Dry January anglais, la première édition française du mois sans alcool a eu lieu en janvier 2020. Le défi ? S’abstenir de boire pendant un mois entier. Une belle idée pour aider notre organisme à récupérer au sortir des fêtes. Une bonne action pour notre santé. Et surtout une opportunité pour prendre conscience de nos habitudes et reprendre le contrôle en matière de consommation d’alcool. Alors… Prêt à relever le défi cette année ? Rejoignez la communauté #LeDéfiDeJanvier. |
[1] Source : Santé publique France.
[2] Avis d’experts rendu en mai 2017, suite à la saisine le 21 juin 2016 de Santé publique France et de l’Institut national du cancer (INCa) par la Mission Interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) et la Direction Générale de la Santé du Ministère de la Santé (DGS).
[3] Les femmes enceintes et les jeunes de moins de 18 ans doivent, quant à eux, ne boire aucun alcool. En cas de grossesse, aucun alcool ne doit être consommé.
[4] Alcool info service est le service national d’aide à distance en matière d’alcool et de dépendances. Il dépend de l’agence Santé publique France, établissement public administratif sous tutelle du ministère chargé de la Santé.